Comment trouver des financements pour développer sa start-up ?

Chaque année, de nombreuses start-ups fleurissent en France. Elles seraient plus de 1 million sur le territoire selon une étude menée par l’INSEE et la Direction générale des entreprises (DGE).

Mais parmi ces jeunes pousses, près de 90 % finissent par mettre la clé sous la porte, dont 10 % la première année. Les raisons invoquées ? Une absence de marché, une concurrence trop féroce, mais aussi et surtout, un manque de liquidité.

Or, ces projets innovants, à fort potentiel, ont besoin de ressources financières pour prospérer.

Heureusement, il existe de nombreux leviers de financement pour les créatrices et créateurs de start-ups. De la traditionnelle levée de fonds au crowdfunding en passant par les aides publiques et les divers concours… Nous faisons le point sur toutes les alternatives existantes pour soutenir votre projet.

La phase de préparation du projet de start-up est cruciale. Elle comprend, au minimum, la préparation d’une étude de marché et d’un business plan.

L’étude de marché permet de :

• déterminer sa clientèle cible, ses besoins, ses problématiques, ses préoccupations ;
• connaître son marché en profondeur (évaluer ses concurrents, distinguer les risques et les opportunités propres à son secteur d’activité…).
  
  

Si ce travail semble évident, il n’en demeure pas moins capital, car l’une des grandes raisons pour lesquelles les start-ups échouent est l’absence de marché et de besoin.

Le business plan est un document détaillant l’ensemble des aspects clés de votre future start-up, notamment :

• le projet et l’équipe associée au projet ;
• l’étude de marché (l’état du marché, le niveau de concurrence, les clients cible) ;
• les objectifs et la stratégie globale envisagée ;
• les modes de financement ;
• les aspects juridiques (le choix de votre statut juridique notamment);
• le prévisionnel financier détaillé, généralement sur une période de trois ans.
  
  

Le business plan est la clé de voûte de votre projet. Il vous sera systématiquement demandé pour obtenir un financement, que ce soit auprès d’un investisseur, d’une banque, de l’État, et parfois même pour intégrer certains incubateurs ou pépinières d’entreprise.

Le prévisionnel financier est l’un des volets les plus importants de votre business plan. Consacrez-y du temps.

Nous insistons sur ce point, car en tant qu’entrepreneur(e), il n’est pas rare d’avoir tendance à minimiser ses besoins.

En établissant un prévisionnel financier complet et réaliste, vous évitez de tomber dans cet écueil. Vous mettez à plat toutes les dépenses à venir, notamment :

• les investissements indispensables pour produire et vendre votre produit ou service (matériel, matière première, gestion des stocks…) ;
• le paiement des loyers, des factures, des assurances ;
• les salaires de vos premiers salariés de votre équipe marketing, de votre équipe finance ;
• les charges sociales et fiscales ;
• les dépenses marketing ;
• etc.
  
  

Vous savez exactement de combien de ressources vous avez besoin pour faire grandir votre activité.

Rien ne vous empêche de lancer votre projet sans apport personnel. Cela dit, soyons réalistes : ce sera un peu plus complexe.

Il est plus facile de solliciter des financements lorsque l’on a un peu d’apports. C’est un gage de crédibilité aux yeux de vos investisseurs.

Par exemple, si vous souhaitez faire une demande de prêt bancaire, sachez que les banques demandent un en moyenne :

• un apport de 30 % dans le cadre d’une création d’entreprise ;
• un apport de 20 % dans le cadre d’une reprise d’entreprise.

Avant de vous lancer dans la recherche de financement, pensez donc à faire le point sur vos capacités financières. Rassurez-vous, vous n’avez pas toujours besoin d’avoir des ressources personnelles importantes (surtout lors d’une levée de fonds). Mais le fait d’engager une partie de vos économies est un signal positif qui montre votre sérieux et votre implication dans le projet.

Lorsque nous pensons aux différents leviers de financement qui s’offrent aux créateurs de start-up, nous pensons instinctivement aux levées de fonds.

Et pour cause, la levée de fonds est la solution incontournable pour financer sa jeune pousse. Rien qu’en avril 2023, près de 730 millions d’euros ont été investis dans 75 start-ups françaises. Un chiffre impressionnant, bien qu’il soit en baisse depuis l’année dernière.

Aujourd’hui, les investisseurs donnent avant tout la priorité aux investissements raisonnés. Voici comment les convaincre de miser sur votre projet.

Une levée de fonds, c’est tout simplement une opération financière au moyen de laquelle un investisseur va investir au capital d’une société.

Son objectif est la rentabilité. Il investit dans le but de réaliser une plus-value lors de la revente de ses titres. Ce dispositif concerne donc essentiellement les sociétés innovantes et à fort potentiel de croissance.

Il existe deux types de levées de fonds :

• la levée de fonds dit en capital amorçage qui intervient au tout début d’un projet, lors du lancement du produit ou du service ;
• la levée de fonds dit en capital développement qui intervient pour accélérer la croissance de la start-up. Les montants investis sont souvent plus importants.
  
  

Avant de se lancer dans une levée de fonds, il faut bien s'interroger sur la pertinence de ce mode de financement. Cette opération n’est pas anodine, elle a des conséquences importantes sur la vie de votre société : dilution du capital, moins de contrôle dans la gestion, nécessité de composer avec vos intérêts et ceux des investisseurs, stratégie orientée vers une croissance rapide…

La levée de fonds n’est pas synonyme d’argent facile. À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle et de réfléchir, dès maintenant, aux compromis que vous êtes prêt - ou non - à accepter.

Vous vous êtes décidé à lever des fonds, mais vous ne savez pas par où commencer ? La première étape est de trouver des investisseurs intéressés par votre projet.

Sachez qu’il existe plusieurs types d’investisseurs. Les deux principaux sont les business angels et les fonds de capital-risque (les venture capitalist).

Le business angel

Derrière cette désignation poétique se cache un ou une ancienne entrepreneur(e) qui met son patrimoine, mais aussi son expérience et son carnet d’adresses au service de la croissance d’un projet prometteur.

Le créateur bénéficie donc d’un double accompagnement, à la fois sur le volet financier et sur le volet stratégique.

Le business angel est souvent présent dans les levées de fonds en capital amorçage.

Le fonds de capital risque

Il s’agit d’un fonds d’investissement qui obtient des capitaux auprès d’investisseurs fortunés et qui se charge de les réinjecter dans des start-ups innovantes et susceptibles de se développer très vite. Ils interviennent principalement dans la levée des fonds en capital développement.

Pour rencontrer de potentiels investisseurs, vous devrez vous rendre à des événements de networking, participer à des concours de pitch, répondre à des appels à projets ou les contacter directement par e-mail ou sur LinkedIn. En amont, pensez à vous renseigner sur les différentes sociétés d’investissements afin de cibler les profils qui pourraient correspondre à votre projet.

Trouver des personnes prêtes à investir dans son projet n’est pas une mince affaire. Un investisseur reçoit beaucoup de sollicitations au quotidien. Il ne prendra pas le temps d’éplucher votre dossier en profondeur. Vous devez vous montrer convaincant dès les premières minutes de votre échange.

Pensez donc à travailler votre pitch de manière à susciter son intérêt. Votre pitch se matérialise sous la forme d’un document concis : le pitch deck. Concrètement, il s’agit de la vitrine de votre projet. Si vous levez des fonds pour la première fois, dans le cadre d’un financement d’amorçage, il portera essentiellement sur votre vision.

En termes de contenu, le pitch deck met en avant :

• la vision de votre entreprise, le pourquoi de votre projet ;
• votre marché et votre positionnement ;
• votre roadmap produit (la feuille de route établie pour suivre l’avancée de votre produit) ;
• votre stratégie, votre ambition et vos projets futurs ;
• les données financières de votre entreprise.
  
  

Surtout, soyez clair et synthétique. Gardez les détails secondaires pour votre business plan. Celui-ci vous sera également demandé dans un second temps par les investisseurs intéressés par votre projet.

Du premier contact à la conclusion d’une levée de fonds… la route est parfois semée d'embûches. Il faut compter plusieurs mois, voire une année, pour parvenir à un accord.

En effet, vous devez passer par un certain nombre d’étapes avant d’obtenir les fonds sur le compte pro de votre start-up.

• La lettre d’intention, c’est la première étape qui enclenche le processus de la levée de fonds. Il s’agit d’un document juridique dans lequel il vous confirme son intérêt pour votre start-up.
  
  
• S’en suit la phase dite de due diligence pendant laquelle l’investisseur va réaliser un audit financier et juridique de votre projet.
  
  
• Vient ensuite le stade de la négociation. En général, c’est l’étape qui prend le plus de temps. Vous vous mettez d’accord sur des éléments essentiels comme le montant de la levée de fonds et le pourcentage cédé dans le capital. N’hésitez pas à vous entourer d’un professionnel comme d’un avocat spécialisé ou d’un expert-comptable afin de vous assurer que les exigences des investisseurs soient bien adaptées à votre projet.
  
  
• Et enfin, arrive l’étape du closing. Ici, vous vous accordez sur les détails de l’opération que vous formalisez par un contrat.

Il peut arriver que, pour une raison ou pour une autre, vous ne souhaitiez pas lever des fonds pour votre start-up. Par exemple, vous n’êtes pas prêt(e), le contexte n’est pas favorable ou alors vous ne souhaitez pas perdre le contrôle de votre société en diluant votre capital.

Rassurez-vous : la levée de fonds n’est pas la seule option pour trouver des ressources financières. Il existe d’autres alternatives de financement non dilutif qui vous aideront à accélérer le développement de votre projet.

La love money, ou littéralement « argent de l’amour » en français est une pratique née aux États-Unis dans les années 60. Elle consiste à mobiliser ses proches pour obtenir des financements pour son entreprise.

On parle aussi des 3F pour Friends, Family et Fools, c’est-à-dire les amis, la famille et les passionnés.

La love money peut prendre plusieurs formes :

• celle d’un prêt entre particuliers ou d’une donation ;
• et le plus fréquemment, celle d’une souscription au capital.
  
  

Dans ce cas, les proches investisseurs obtiennent des droits dans la start-up. C’est une pratique fiscalement intéressante pour les investisseurs, car ils peuvent - sous réserve de respecter certaines conditions, prétendre à une réduction d’impôt sur le revenu pour « souscription au capital d’une société non cotée ».

Le crowdfunding, ou financement participatif en français, est un outil de financement consistant à solliciter un large public pour obtenir des financements.

Ce financement peut prendre la forme d’un don, d’un prêt ou d’un investissement.

Plus qu’un simple levier pour trouver des fonds, le crowdfunding est aussi un excellent moyen de tester votre idée auprès d’une communauté de clients potentiels.

Pour mener à bien votre campagne, vous devez travailler la présentation de votre projet. Soignez votre communication et prenez le temps de décrire vos motivations, de raconter votre histoire, d’expliquer comment seront utilisés les fonds.

Il existe aujourd’hui de nombreuses plateformes de crowdfunding qui vous aideront à faire rayonner votre projet auprès des internautes. Certaines sont généralistes, d’autres spécialisées. Choisissez celle qui vous semble la plus adaptée à votre situation.

C’est une solution de financement très fréquente, en particulier chez les TPE et les PME. Mais l’obtention d’un crédit s’apparente souvent à un parcours du combattant. Les banques sont de plus en plus exigeantes et ne se laissent pas facilement convaincre.

Afin de mettre toutes les chances de votre côté, vous devez :

• soigner votre dossier de demande de crédit professionnel. Celui-ci inclut notamment un business plan complet et détaillé ;
• disposer d’un apport personnel suffisant.
  
  

Deux points de vigilance concernant le prêt professionnel :

• les taux d’intérêt peuvent être élevés (pensez à comparer les offres proposées par les banques)
• la durée d’un crédit professionnel est relativement courte, entre 2 à 7 ans.

Les concours de pitch proposent des récompenses financières intéressantes très utiles pour créer sa start-up.

Ces événements sont aussi l’occasion d’élargir son carnet d’adresses, de développer sa visibilité et de rencontrer de potentiels investisseurs.

Il existe de nombreux dispositifs de financement créés par l’État pour aider les entreprises à démarrer leur activité.

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