Avec une croissance de 6,5 % des effectifs salariés en 2021 par rapport à 2020, la reprise du secteur médical post-pandémie est confirmée. Vous êtes jeune diplômé en médecine ou praticien dans un cabinet et vous souhaitez ouvrir votre propre cabinet médical ? Qonto vous dévoile un guide complet pour concrétiser votre projet.
L’ouverture d’un cabinet médical en France est strictement encadrée par la législation afin de garantir la qualité des soins et la sécurité des patients.
Seuls les professionnels titulaires d’un diplôme de docteur en médecine, reconnu par l’État et inscrit à l’Ordre des médecins, sont habilités à ouvrir et exercer dans un cabinet médical.
Cette inscription ainsi que le paiement d’une cotisation annuelle sont obligatoires, qu’il s’agisse de médecins généralistes ou de spécialistes.
Les diplômes obtenus à l’étranger doivent faire l’objet d’une équivalence ou d’une reconnaissance officielle par les autorités françaises.
Notez que la formation continue est encouragée pour maintenir à jour vos compétences et vous conformer aux évolutions réglementaires du secteur médical.
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En tant que professionnel de santé, vous êtes soumis au respect de plusieurs normes en vigueur lors de l’exercice de votre activité :
Tout professionnel de santé qui exerce en cabinet doit impérativement afficher de manière visible et lisible ses honoraires, ainsi que le montant des principaux actes et prestations proposés.
Cette obligation vise à garantir la transparence tarifaire et à permettre au patient d’être informé avant toute consultation.
Pour rappel, les tarifs pratiqués par les médecins du secteur 1 sont remboursés à hauteur de 70 % par la Sécurité sociale. Le reste est à la charge du patient ou de sa complémentaire santé.
Les médecins conventionnés du secteur 2 peuvent facturer des dépassements d’honoraires, mais leur montant doit rester raisonnable.
Conformément à l’arrêté du 30 mai 2018 relatif à l’information des patients sur les tarifs et les remboursements, l’affichage doit être réalisé en salle d’attente et à l’accueil du cabinet.
Le non-respect de cette règle peut entraîner des sanctions disciplinaires de la part de l’Ordre des médecins ou de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
La propreté et la sécurité sanitaire constituent des priorités absolues dans un cabinet médical.
Les locaux doivent être régulièrement nettoyés et désinfectés pour prévenir tout risque de contamination.
Le professionnel doit respecter les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et appliquer les protocoles de gestion des déchets médicaux, notamment pour les objets piquants ou tranchants.
Des équipements adaptés (gants, solutions hydroalcooliques, etc.) doivent être à disposition pour le personnel et les patients.
Depuis la loi du 11 février 2005, tous les établissements recevant du public, y compris les cabinets médicaux, doivent être accessibles aux personnes en situation de handicap.
Cela implique des aménagements spécifiques, tels que l’installation de :
Le non-respect de ces normes peut entraîner des sanctions et l’interdiction d’ouverture du cabinet.
Le budget pour l’ouverture d’un cabinet médical oscille entre 50 000 et 150 000 euros selon la localisation, la taille du cabinet et le niveau d’équipement souhaité.
Les principaux coûts concernent :
Anticiper correctement l’ensemble des postes de dépenses permet d’établir un business plan réaliste et garantir la viabilité du projet.
Résumé des différents coûts à intégrer dans votre budget :
| Type de dépenses | Coût approximatif |
|---|---|
| Location ou achat du local | 20 000 à 60 000 € |
| Travaux d’aménagement | 10 000 à 30 000 € |
| Matériel médical | 10 000 à 30 000 € |
| Mobilier et informatique | 5 000 à 10 000 € |
| Honoraires administratifs | 2 000 à 5 000 € |
| Assurance et sécurité | 1 000 à 3 000 €/an |
| Communication (site, signalétique) | 1 000 à 3 000 € |
| Divers (stocks, imprévus) | 1 000 à 5 000 € |
Passons désormais aux choses sérieuses avec les 8 étapes à accomplir pour concrétiser votre projet d’ouverture d’un cabinet médical :
Réaliser une étude de marché demeure indispensable avant de vous lancer. En effet, cette étape vous permet d’évaluer la demande locale en soins de santé, d’identifier la concurrence et de cerner les besoins spécifiques des patients.
De plus, l’étude de marché sert à ajuster votre offre de services (généraliste, spécialité, horaires, déplacement à domicile) en fonction du profil démographique et sanitaire de la zone d’implantation.
En 2024, on compte environ 34 600 cabinets médicaux en activité, la majorité étant de petite taille (1 à 9 salariés).
Elle s’appuie sur :
Une étude approfondie réduit les risques d’échec et garantit une meilleure intégration dans le tissu local.
Le business plan constitue un document stratégique qui structure le modèle économique et sécurise le projet d’ouverture d’un cabinet médical.
Il détaille les objectifs, les moyens financiers et humains, les prévisions financières, ainsi que les stratégies de développement.
Le revenu moyen annuel des médecins généralistes libéraux s’établit à environ 99 154 € en 2024.
Toute demande d’obtention d’un financement auprès des banques ou des investisseurs nécessite de fournir un business plan convaincant.
Voici plusieurs éléments qu’il doit inclure :
La cohérence et la précision du business plan sont essentielles pour convaincre les partenaires financiers de la viabilité et de la pérennité du projet médical.
De nombreuses aides financières existent pour soutenir la création d’un cabinet médical, notamment dans les zones qualifiées de « déserts médicaux » où l’offre de soins existante est insuffisante.
Par exemple, l’Assurance Maladie peut proposer le contrat d’aide à l’installation des médecins (CAIM) avec une prime forfaitaire de 50 000 euros pour s’installer en zone prioritaire.
D’autres dispositifs, comme les subventions régionales ou les exonérations fiscales en Zones France ruralités revitalisation (ZFRR), peuvent alléger l’investissement initial.
Certaines aides peuvent également prendre la forme d’un complément de rémunération.
Nous vous conseillons de vous rapprocher de l’ARS ou de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) pour connaître les dispositifs spécifiques à votre région.
Le choix de l’emplacement est stratégique pour la réussite du cabinet médical.
Privilégiez les zones à fort potentiel de patientèle, avec une densité médicale adaptée et des besoins identifiés.
Par exemple, s’installer près d’un centre commercial permet de bénéficier d’une forte visibilité, tandis qu’un quartier résidentiel avec peu de praticiens favorise la fidélisation.
L’accessibilité, la proximité des transports publics et la présence de places de stationnement constituent également des critères déterminants.
Une analyse approfondie de la concurrence et des attentes locales optimise les chances de succès et de développement du cabinet.
Notez qu’il n’existe pas de numerus clausus ou de quota imposant une limitation géographique à l’installation pour les médecins généralistes et la plupart des spécialistes.
Cependant, quelques exceptions et recommandations s’appliquent :
La région Île-de-France regroupe environ 16 % des cabinets médicaux, avec Paris représentant à elle seule 5,5 % des établissements.
Le choix du statut juridique détermine notamment le cadre légal et fiscal de l’activité.
Plusieurs options sont possibles, comme :
Chaque structure présente des avantages et des règles spécifiques, notamment en matière de responsabilité, de transmission ou de fiscalité.
Dans une SELARL ou une SELAS, chaque médecin est actionnaire et salarié de la société et c’est cette dernière qui perçoit les honoraires et règle les dépenses du cabinet.
Tandis qu’une SCM implique généralement la signature d’un contrat de stabilisation. De cette façon, les médecins se regroupent dans une structure dédiée, mais chaque praticien reste indépendant et facture ses consultations.
Près de 48,7 % des médecins en activité régulière exercent en libéral en 2024, une proportion en hausse constante depuis 2010.
Il est conseillé de se faire accompagner par un expert-comptable ou un avocat spécialisé pour choisir le statut juridique le plus adapté à votre projet et bien anticiper les implications juridiques et les spécificités comptables.
Ouvrir un cabinet médical implique de respecter plusieurs démarches obligatoires.
Tout d’abord, vous devez vous inscrire à l’Ordre des médecins.
Quelle que soit la forme juridique que vous choisissez, vous devez impérativement déclarer votre activité à l’Assurance Maladie et vous enregistrer auprès de l’URSSAF.
La création d’une SEL (SELARL comme SELAS) ou d’une SCM implique plusieurs formalités :
L’obtention d’un numéro ADELI ou RPPS est indispensable pour l’identification professionnelle.
N’oubliez pas de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle, car cette protection est obligatoire en vertu de l’article L1142-2 du Code de la santé publique.
Le développement d’une patientèle repose autant sur la qualité des soins que sur la visibilité du cabinet.
Il est recommandé de vous créer un réseau professionnel en collaborant avec les acteurs locaux (pharmacies, établissements de santé, collectivités) et d’être présent sur les plateformes de prise de rendez-vous en ligne, comme Doctolib.
Appuyez-vous sur une communication locale efficace (site internet, signalétique, flyers) afin d’attirer de nouveaux patients.
La participation à des actions de prévention ou à des événements de santé publique peut également accroître la notoriété du cabinet et renforcer la confiance auprès de la population.
L’article R4127-19 du Code de la santé publique interdit toute publicité directe ou indirecte pour les pratiquants de la médecine (médecins généralistes, chirurgiens-dentistes, etc.).
Vous équiper d’outils numériques adaptés s’avère indispensable pour optimiser la gestion du cabinet et la satisfaction des patients.
Ainsi, un logiciel de gestion de rendez-vous en ligne facilite l’organisation et réduit les oublis.
Quant à l’utilisation d’un dossier médical informatisé, il vous permet un suivi efficace et sécurisé, conformément au RGPD.
Pensez également à proposer des moyens de communication modernes (SMS de rappel, messagerie sécurisée) et d’installer un terminal de paiement électronique.
L’adoption de solutions de téléconsultation peut compléter l’offre de soins et renforcer l’accessibilité, tout en améliorant l’expérience globale des patients.
Avec Qonto, nos experts se chargent de la création de votre entreprise, sans frais supplémentaire. Cet accompagnement personnalisé vous libère des formalités administratives.
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